RÉPERTOIRE N0 121 / FEVRIER 1999

MUSIQUE ET DANSE A LA COUR DE VIENNE AU XVIIE SIÈCLEŒUVRES DE BIBER, SCHMELZER ET ANONYMES.
Ars Antiqua Austria, Michael Oman Recorder Consort, dir. Gunar Letzbor
Chesky CD173 (Socadisc). 1997.      

Depuis une quinzaine d'an-nées, Reinhard Goebel et Musica Antiqua Köln dominaient ai sèment la discographie de la musique instrumentale allemande du XVIIe siècle. Les ensembles sont maintenant de plus en plus nombreux à aborder ce répertoire, jusqu'aux Italiens du Glardino Armonico qui viennent de s'attaquer à Biber (cf. ?119). Ce disque vient confirmer l'importance du travail d'Ars Antiqua Austria: en constante progression depuis les Sonates pour violon (1681) de Biber enregistrée en 1994 pour Sym- phonia jusqu'aux excellents Carnaval à Kremsier (Symphonia) et Concentus Musico-Instrumentalis de Fux (Arcana). Et Gunar Letzbor et son ensemble proposent ici la vision la plus convaincante du moment dans le registre redoutable du divertissement de Cour.
Bien que le titre fasse référence à Vienne, ou Schmelzer régissait la vie musicale en tant que Kapellmeister Biber travaillait à Salzbourg et les rapports entre les deux hommes étaient très houleux. Le programme reflète cependant parfaitement le répertoire dont on raffolait à la Cour des Habsbourg, comme les fameux «balletti»: ces suites de danses et de courts mouvements contrastés, parfois chorégraphiées, étaient la spécialité de Schmelzer. Mais Biber aborda également ce répertoire avec succès. Le programme est complété par des pièces de musique de table et des œuvres anonymes ou d'attribution incertaine, sembie-t-il inédites. Bien que consacrées au divertissement, ces pièces sont plus difficiles à mettre en valeur que la musique de chambre plus seneuse: elles requièrent a la fois virtuosité, exu-bérance, finesse, douceur et inventivité.
Aucun ensemble n'avait jusqu'ici mêle tous ces éléments avec autant de bonheur : aussi technique que le Freiburger Consort, mais plus naturel ; aussi respec-tueux que Goebel de la rhétorique et du style, mais plus expressif et plus chaleureux, l'ensemble autrichien offre ici un kaléidoscope envoûtant de couteurs sonores et d'ambiances. L'ensemble est charmant, rugueux, élégant, émouvant, emporte et toujours pertinent. Certaines pièces sont réarrangées dans l'esprit de ce qui pouvait se faire a l'époque, mais sans qu'il n'y ait iamais nen de gratuit: les reprises de la «Ciaconna» par différents instru-ments dans le «Balletto 1 di zingari» confèrent ainsi à la pièce une dimension supplémentaire. Les danses rapides et les passages hérités de la tradition bohémienne sont particulièrement réussis, comme dans l'enivrante «Aria con la mattacina» qui clôt le disque : Biber et Schmetzer travaillaient souvent à partir de mélodies popu-laires et ce mélange de raffinement et de rusticité fait la saveur de leurs œuvres.
L'implication et le plaisir des musiciens se sentent en perma-nence, et la complémentarité entre cordes et flûtes dans les pièces qui les reunissent est totale. La Sonata pro tabula de Biber est ainsi plus gracieuse que celle que Reinhard Goebel a enregistrée il y a quelques mois pour son anthologie consacrée a la musique de table.
Un disque exceptionnel qui fait revivre de façon particulièrement séduisante un univers sonore original mêlant la pompe de la Cour, la tradition populaire et la musique de concert raffinée.

Pierre Pascal

NOUVEAUTÉ 1re €€€€ 70’
Stéréo DDD .
Qualité technique exceptionnelle. .
Notice YY (notice brève et un peu frustrante par rapport aux livrets auxquels l'ensemble nous avait habitues chez Symphonia et Arcana) .



La Scala, BRD 1999

Biber, Schmelzer
Musik und Tänze des Wiener Hofes
Ars Antiqua Austria,Gunar Letzbor
Chesky/ in-akustik. CD 173

Diese Aufnahme ist geeignet, Nicht-Liebhaber barocker Kammermusik endlich umzustimmen. „Good old Party Music“ hat Ars Antiqua Austria, laut Beilagentext, zusammen-gestellt: kleine Sonaten und vor allem Balletti des 17. Jahrhunderts. Da wird schnell zwischen Adagio und Presto, Melancholie und Ausgelassen-heit gewechselt, und jedes kurze Stück mit sehr viel Seele gespielt. Schmelzers „Zigeu-nerballett“ etwa erhält sein urwüchsiges Flair erst durch die kraftvolle Interpretation des Ensembles. Zum Reinhören eignen sich besonders die vor Spielwitz sprühende „Matta-cina“ und das Adagio der „Sonata ad tabulam in G major“, in dem sich die beiden Violinen und die Blockflöten aufs Schönste miteinander unterhalten. Auch Barock-Anhänger dürfte diese Aufnahme überzeugen.

Katrin Adolf

Interpretation: sehr gut
Klang: sehr gut

DOWNLOAD: Word, Pdf